Jeudi dernier, le Mistral soufflait. Ses violentes caresses décoiffaient les oliviers. Le ciel était d'un bleu intense, presque sévère.
Depuis que je suis arrivé à Marseille, rien ne s'est passé comme prévu. Trouver une maison a été une aventure en soi, par exemple. Les multiples formalités administratives requises par les procédures d'immigration ont dévoré mon temps libre, telle une nuée de sauterelles. Il fallût ensuite préparer notre déménagement vers la Provence. Et tant d'autres choses... Pour moi, c'est un peu comme si le Mistral avait soufflé tout le temps. D'où mon silence sur cette page.
Dans mon billet précédent, je me demandais: « La vie ne serait-elle donc qu'une spirale qui nous ramène l'à d'où nous sommes venus? » Je ne croyais pas si bien écrire. Dans moins de deux semaines maintenant, nous serons de retour au Canada. Nous allons nous établir près de Toronto. Au moment où j'écris ceci, la plupart de nos électroménagers ont été vendus. Je vais remettre notre voiture à son nouveau propriétaire en début de semaine. On dirait que le Mistral, qui souffle du Nord, a pris un malin plaisir à souffler vers l'Ouest cette fois-ci.
Que s'est-il passé?
En juin dernier, j'ai lu quelques lignes dans un forum technique que je consulte fréquemment sur Internet. L'auteur nous informait d'une opportunité d'emploi. Je me suis empressé de lire la description du poste. J'ai été renversé; c'était un peu comme si je m'étais regardé dans un miroir en lisant. Un vrai emploi de rêve pour moi. J'hésitais, pourtant. Un poste d'une telle envergure, au sein d'une entreprise prestigieuse présente partout dans le monde, allait certainement attirer une nuée de candidats... En plus, je venais à peine d'arriver en France, et le candidat retenu allait devoir couvrir l'Amérique du Nord. J'allais devoir déménager, encore, si je l'emportais. Mais une opportunité comme celle-là se représenterait-elle? Aussi ai-je fait ce que je fais toujours en pareil cas: j'ai tenté ma chance malgré tout, en me disant que ce serait dommage de ne pas essayer. Mieux vaut échouer que d'avoir le regret de n'avoir rien fait...
Surtout que je débute dans mon nouvel emploi le 10 octobre! :-) Je vous donnerai plus de détails après cette date. Oui, je sais, je suis cruel.
Que me réserve l'avenir? Seul un oracle pourrait le dire.