mardi 10 avril 2012

Quinze ans après

La plupart des gens l'ignorent, mais Les trois mousquetaires ont une suite intitulée Vingt ans après. (Et même une seconde: Le vicomte de Bragelone. Poursuivons.) Alexandre Dumas nous y dépeint des héros vieillissants. D'Artagnan, nommé au grade de lieutenant à la fin des Trois mousquetaires, l'est toujours 20 ans plus tard. Porthos a marié une riche veuve et s'ennuie dans son château de province. Aramis s'est fait abbé, mais s'intéresse à ses pénitentes au-delà du simple devoir professionnel. Athos, enfin, est resté l'homme mélancolique qu'il était et sert de tuteur à un jeune homme qui pourrait ou pourrait ne pas être son fils.

Peut-être vous demandez-vous pourquoi je vous raconte tout cela? Pour rien, en fait. Le titre de ce message m'a simplement rappelé celui du roman.

*

Il y a quinze ans environ, je me suis inscrit à la maîtrise en histoire. J'étais alors engagé dans la seconde moitié de mon stage parlementaire organisé par la Fondation Jean-Charles-Bonenfant. C'était ma seconde tentative d'inscription. J'avais laissé tomber provisoirement l'Université pour arpenter les couloirs de l'Assemblée Nationale pendant 10 mois. Toute une expérience! Le professeur avec qui je devais étudier avait quitter l'Université Laval. Par conséquent, j'avais dû revoir mes plans. Je jetai donc mon dévolu sur une autre professeure, dont le champ d'expertise m'intéressait un peu moins mais qui se démarquait par sa pédagogie, son dynamisme et ses qualités humaines:  Madame Claire Dolan.

Depuis plusieurs années déjà au moment de ce récit, Mme Dolan dirigeait des recherches exploitant les riches archives, datant du bas Moyen-Âge et de la Renaissance, disponibles à Aix-en-Provence. Chacun de ses étudiants, à l'époque, travaillait sur un document ou corpus documentaire différent. Dans mon cas, cela aurait été la charte de la Corporation des barbiers et perruquiers, document qui datait du XIVe siècle. Mes travaux m'auraient probablement offert l'opportunité de voyager sur place, afin d'enrichir ma réflexion.

Cessez de rire, s'il-vous-plaît. Encore aujourd'hui, je considère que ces recherches étaient dignes d'intérêt, même si le sujet en était extrêmement spécialisé. Comprendre la vie quotidienne de ceux qui nous ont précédés est l'une des clés les plus importantes du passé. Et comprendre le passé c'est mieux vivre le présent. D'ailleurs: sans passé, point de futur.

Comme la plupart d'entre vous le savez, je n'ai finalement jamais étudié à la maîtrise en histoire. Je garde ce projet pour ma retraite. ;-) La vie m'a emmené ailleurs. Et aujourd'hui, un autre virage s'accomplit sous vos yeux.

Lorsque je me suis joint à l'OTAN, j'étais certain de passer au moins trois ans à Bruxelles. Ensuite, je croyais pouvoir y poursuivre ma carrière ou revenir au Canada. Et puis... Et puis il y a eu la réalité quotidienne à l'OTAN. J'ai eu la chance d'y connaître certains des meilleurs spécialistes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Quant aux gestionnaires, c'est une autre histoire... Résumons: je m'ennuyais, me sentais sous-utilisé. Puis une opportunité s'est présentée.  

J'ai quitté l'OTAN la semaine dernière. J'ai en poche un contrat avec une firme de consultants en informatique basée à Paris. Et me voici à Marseille, tout près d'Aix-en-Provence, là où se trouve mon premier client. Pour moi, c'est un retour aux sources: Java, ADF, WebCenter.Une opportunité formidable de relancer ma carrière sous le soleil.

Quinze ans après, me voici tout près d'Aix-en-Provence. La vie ne serait-elle donc qu'une spirale qui nous ramène l'à d'où nous sommes venus?

Voilà pourquoi notre nouveau blogue s'intitule Bleuets Voyageurs. Peu importe où nous irons, vous saurez où nous trouver.